Guerre à Gaza: le médiateur qatarien douche l’optimisme de Donald Trump

Au troisième jour de négociations indirectes entre Israël et le Hamas à Doha, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, pays médiateur, a indiqué que les négociateurs chargés de la médiation parlaient « séparément » avec les deux délégations « pour établir un cadre pour les discussions ». En clair, déterminer les points qu’elles souhaitent aborder lors de ces négociations. « Je peux dire qu’on a besoin de temps pour ça », a souligné le représentant de la diplomatie qatarienne. Mais « les impressions sont positives », rassure le Qatar.

Recevant lundi soir à la Maison Blanche le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, le président américain Donald Trump avait écarté tout « blocage », affirmant « que les choses se passaient très bien ». Il s’était dit convaincu que le mouvement islamiste palestinien était prêt à accepter un accord. « Ils veulent ce cessez-le-feu », avait-il dit.

Les cadres de l’accord n’ont pas changé. Il doit permettre une trêve de soixante jours, durant laquelle dix otages israéliens et les corps de 18 autres morts en captivité seront remis par le Hamas à Israël. En échange, l’État hébreux devra libérer des prisonniers palestiniens et accorder l’accès d’une aide humanitaire importante à Gaza. Israël devra aussi suspendre ses activités militaires dans l’enclave ravagée par la guerre, ainsi que sa surveillance aérienne pendant au moins six heures par jour.

Blocages

Mais plusieurs blocages demeurent. Le Hamas exige un retrait complet des forces en présence, ce à quoi Benyamin Netanyahu et ses ministres d’extrême droite s’opposent fermement, du moins pour l’instant. L’organisation palestinienne réclame également la fin du monopole de la Fondation humanitaire pour Gaza sur l’aide humanitaire pour que celle-ci soit de nouveau confiée aux États-Unis. Mais le gouvernement israélien semble maintenir la pression pour exclure tout autre organisme que cette très controversée GHF, dont les distributions de nourritures ont provoqué des scènes de chaos et au moins 600 morts, selon l’ONU, tués par l’armée israélienne. Ces questions pourraient toutefois évoluer sous la pression éventuelle du président américain Donald Trump.

Des désaccords profonds paraissent aussi exister entre le ministre israélien de la Défense Israël Katz et le chef d’état-major Eyal Zamir. En cause : un projet imaginé par le premier et dévoilé juste avant l’arrivée de Benyamin Netanyahu à Washington. Israël Katz envisage la construction d’une « ville humanitaire » à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où vivraient tous les habitants de l’enclave palestinienne. Ce que des experts juridiques considèrent comme une violation grave du droit international, équivalente à de l’épuration ethnique. Eyal Zamir a pour sa part déclaré qu’un tel projet ne figurait pas parmi les objectifs des opérations militaires.

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