Politique: le gouvernement Bayrou, stop ou encore ?

Le Premier ministre français François Bayrou s'entretient avec des journalistes lors d'une interview télévisée en direct diffusée sur les chaînes d'information LCI, CNews, BFMTV et FranceInfo TV, à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 31 août 2025.
Le Premier ministre français François Bayrou s’entretient avec des journalistes lors d’une interview télévisée en direct diffusée sur les chaînes d’information LCI, CNews, BFMTV et FranceInfo TV, à l’Hôtel de Matignon à Paris, le 31 août 2025.© AFP – ALAIN JOCARD

Oui, c’est sa stratégie depuis le 15 juillet quand il a présenté son plan budgétaire aux Français, François Bayrou veut encore croire qu’elle peut marcher même si, jusqu’à présent, il n’a provoqué aucun électrochoc sur l’enjeu de la dette… juste du mécontentement avec certaines mesures comme la suppression de deux jours fériés, un « irritant » estime, même un ministre de son gouvernement.

Alors la question, c’est : est-ce que le Premier ministre croit vraiment qu’il a une toute petite chance — un trou de fourmi – pour obtenir la confiance ou est-ce qu’il fait sa « tournée d’adieu » comme l’estiment certains de ses adversaires ? Tous les partis d’opposition, de LFI au RN en passant par le PS ont dit et redit qu’ils voteraient contre lui… Une décision  « irrévocable » a affirmé hier Olivier Faure, le Premier secrétaire du Parti socialiste.

L’arithmétique joue implacablement contre le Premier ministre.

Pourtant, les socialistes comme d’autres partis vont être reçus à Matignon cette semaine pour négocier 

À partir de cet après-midi, ce sont les communistes qui ouvrent le bal. Mardi, ça sera le RN notamment, et jeudi le PS. Tous les partis invités ont accepté de venir, sauf LFI et les écologistes, mais plutôt pour faire valoir leurs positions que pour essayer de trouver un compromis avec François Bayrou. Déjà dans tous les esprits, dans toutes les déclarations, tous les sondages, il est question du jour d’après et des scénarios pour la succession du Béarnais à Matignon…

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Il y ceux qui se positionnent, comme Olivier Faure, qui espère qu’un socialiste sera nommé… Il y a ceux auxquels on a déjà pensé la dernière fois, Sébastien Lecornu ou Gérald Darmanin, qui ont tous les deux dit à la presse ce week-end qu’ils n’étaient pas intéressés — peut-être le meilleur signe qu’ils le sont en fait…

Il y a ceux qui pourraient correspondre aux impératifs du moment : Eric Lombard, le ministre de l’Économie, issu de la société civile et proche de la gauche…. Le bal des hypothèses n’en est qu’à ses débuts.

Il y en a aussi ceux qui attendent une nouvelle dissolution

Le RN est en embuscade. Il réclame de nouvelles législatives dans l’espoir de l’emporter cette fois-ci. Dans le bloc central, Edouard Philippe l’a aussi évoquée sans la souhaiter. Jean-Luc Mélenchon plaide lui directement pour la démission ou la destitution d’Emmanuel Macron. Mais ça, le chef de l’État l’a exclu encore vendredi. Il ira jusqu’au bout. En attendant, c’est sur lui que va revenir la pression, il le savait en acceptant le vote de confiance, et s’y prépare forcément.

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Son agenda international, notamment l’AG de l’ONU où il doit reconnaitre la Palestine le 21 septembre, pourrait l’inciter à aller vite pour choisir un nouveau Premier ministre si François Bayrou devait démissionner le 8 septembre.

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