Veste bleu azur aux couleurs du drapeau européen. Devant un hémicycle quasi désert, la Première ministre du Danemark, Mette Frederiksen, a placé la sécurité du continent européen en tête de son programme. La sécurité face à la Russie avec le réarmement en cours, mais aussi face aux migrations.
Mette Frederiksen a présenté l’immigration uniquement comme une menace, d’un point de vue négatif. « Les citoyens européens ont le droit de se sentir en sécurité dans leur propre pays. C’est pourquoi nous devons renforcer nos frontières extérieures. Nous devons réduire l’afflux de migrants en Europe. Nous devons contribuer à la stabilisation des pays voisins de l’Europe et rendre le processus de retour plus rapide et, bien sûr, plus efficace », explique-t-elle.
Des positions compatibles avec l’extrême droite
Cette position réjouit l’extrême droite. À tel point que Mette Frederiksen, une socio-démocrate – c’est-à-dire de gauche –, est saluée par l’eurodéputé français du groupe réunissant des partis d’extrême droite Patriotes pour l’Europe, Jean-Paul Garraud. « Et si votre gouvernement reste marqué, Madame le Premier ministre, par des politiques de gauche, il faut reconnaître qu’en matière migratoire, vous avez infléchi votre position dans le bon sens. Vous le faites au Danemark. Il faut aussi le faire à présent pour l’Union européenne », a lancé Jean-Paul Garraud.
De l’autre côté de l’hémicycle, l’agenda de la présidence danoise inquiète la gauche. La gauche du Parlement voit bien que le camp conservateur a trouvé là une alliée pour pousser la politique migratoire encore plus à droite en Europe. Pour l’instant, les élus de gauche retiennent encore leurs coups, mais plusieurs dossiers pourraient connaître un coup d’accélérateur. Mette Frederiksen veut avancer sur l’externalisation des demandes d’asile. Elle souhaite aussi restreindre le pouvoir de la Cour européenne des droits de l’homme.
Une Première ministre venue de la gauche
Mette Frederiksen a un profil politique étonnant. Elle est passée d’eurosceptique à une pro-européenne convaincue en six ans. Venue de la gauche, elle s’est aussi rapprochée des nationalistes européens.
L’une de ses meilleures alliées en Europe, c’est l’Italienne Giorgia Meloni. Mette Frederiksen déclarait en mai par exemple que « l’immigration était la plus grande menace contre l’Europe du Nord ». La dirigeante danoise, comme ailleurs en Europe, est sous la pression de l’extrême droite. Pour gagner les élections, elle a effectué un virage stratégique sur l’immigration. Dans la ligne du mouvement général en cours dans l’Union européenne.