La cour d’assises avait tenté de déterminer son rôle dans les exactions commises par Jaysh al-Islam, groupes armés syriens dont il avait été porte-parole. Au terme de ce très long procès, Majdi Nema est reconnu coupable de complicité de crimes de guerre, de conscription de mineurs âgés de 15 à 18 ans, et de participation à une entente établie en vue de commettre des crimes de guerre.
C’est un soulagement pour Maître Marc Bailly, l’avocat de la Fédération internationale des droits humains, qui s’est porté partie civile. « Aujourd’hui, la justice est rendue et les Syriens rentrent chez eux avec le soulagement notamment que les crimes de Jaysh al-Islam ont été reconnus. Les crimes de guerre, les crimes abominables », déclare l’avocat.
Dans ses derniers mots adressés à la cour mercredi, Majdi Nema avait réaffirmé son innocence et demandé au jury de faire la distinction entre le groupe Jaysh al-Islam et lui, ce qui n’a pas été entendu, d’après son avocat Maître Romain Ruiz.
« Majdi Nema n’est pas satisfait de cette décision, ses avocats non plus. Ça n’enlève rien à la conviction, qui est celle de Majdi Nema d’avoir œuvré pour la révolution syrienne. Un tri aurait dû être fait entre lui et le groupe Jaysh al-Islam », souligne-t-il.
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Détenu depuis cinq ans et demi, il écope d’une peine de dix ans de prison sans période de sûreté. Il encourait 20 ans de réclusion pour ses chefs d’accusation.
Il comparaissait devant la justice française au titre de la compétence universelle, qui permet aux juridictions de juger les auteurs de génocide, crimes contre l’humanité et crime de guerre même si les auteurs, les victimes ou les lieux de crime sont étrangers. Il avait été arrêté en 2020 lors d’un séjour à Marseille, dans le sud de la France.