Ils étaient près de 5 000 en France à attendre que le gouvernement tienne une promesse faite en janvier 2024. Les Padhue, ces médecins, sage-femme, chirurgiens-dentistes et pharmaciens qui exercent sur le territoire avec un diplôme de médecine obtenu à l’étranger, vont désormais voir leur « parcours reconnu » dans l’autorisation de travail qui leur est délivrée. Une avancée selon Abdel Mechouar, du Syndicat national des praticiens à diplôme hors Union européenne :
« Ce qu’ils veulent faire, c’est une voie interne pour les gens qui sont déjà en place ici », indique-t-il. « En gros, ce serait un examen, on appelle ça un QCM [Un questionnaire à choix multiples, NDLR] pour ne pas dire autre chose, où ils demandent effectivement un avis du chef de service par rapport aux candidats éligibles qui ont deux ans d’expérience minimum, qui sont en poste ici en France auparavant. »
Un salaire trois fois moins élevé qu’un praticien issu de l’Union européenne
Auparavant, seul un concours de vérification de connaissances – très sélectif – appelé EVC permettait d’obtenir un statut équivalent à celui des titulaires français. Des épreuves qu’il fallait préparer alors même que les Padhue (praticiens à diplôme hors Union européenne), exerçaient déjà à temps plein dans des hôpitaux en sous-effectif pour un salaire trois fois moins élevé qu’un praticien ayant reçu son diplôme dans un pays de l’Union européenne.
« Dans ma spécialité, tous ceux qui avaient en dessous de 14,7 de moyenne n’ont pas été pris », le jury ayant décidé d’attribuer moins de postes que prévu, avait expliqué à l’AFP en février Redha Kettache, un Padhue manifestant devant le ministère de la Santé.
En 2024, 4 000 postes ont été ouverts pour des médecins à diplôme étranger en France, dans le cadre d’une procédure uniforme qui remplace les conditions très hétérogènes selon les hôpitaux en vigueur auparavant. Quelque 3 235 personnes ont été admises au concours sur liste principale, et 638 supplémentaires ont été admises sur liste complémentaire.