
Emmanuel Macron imite Donald Trump : ce dimanche 7 décembre, il menace Pékin d’augmenter les droits de douane européens sur les produits chinois, « une question de vie ou de mort pour l’industrie européenne », selon le président. « Je leur ai dit que, s’ils ne réagissaient pas, nous, Européens, serions contraints, dans les tout prochains mois, de prendre des mesures fortes (…) à l’instar des États-Unis, comme par exemple des droits de douane sur les produits chinois », a déclaré le président français, de retour d’un voyage officiel en Chine, dans un entretien dans le quotidien français Les Échos.
Une dizaine de secteurs clefs sont dans son viseur, parmi lesquels : les batteries, le raffinage du lithium, le photovoltaïque, les véhicules électriques ou les processeurs. Emmanuel Macron semble s’être rendu compte de la dépendance collossale de l’Europe à la Chine dans tous ces domaines et de la balance commerciale totalement déséquilibrée que cela crée, avec plus de 300 milliards d’euros de déficit pour l’Europe l’année dernière.
Des investissements chinois en Europe
Alors, face « au rouleau compresseur chinois » le Vieux Continent doit se protéger, alerte Emmanuel Macron, qui demande aux pays européens de se serrer les coudes, d’approfondir le marché commun et d’améliorer leur politique douanière. Le chef d’État français martèle qu’il faut en finir avec la dépendance à Pékin. Et selon lui, l’UE doit se protéger dans les secteurs les plus vulnérables – comme l’automobile face au rouleau compresseur des véhicules électriques chinois – et parallèlement « réengager une politique de compétitivité ». Cela passe par « la simplification, l’approfondissement du marché unique, des investissements dans l’innovation, une juste protection de nos frontières, un aboutissement de notre union douanière (…) et une politique monétaire ajustée », développe-t-il.
Lors de sa visite en Chine, Emmanuel Macron a réitéré que l’Europe, pour réduire son déficit commercial avec la Chine, devait accepter des investissements chinois. Ainsi, ce sont aux entreprises chinoises de venir s’installer en Europe si elles veulent éviter une hausse des droits de douane, mais Emmanuel Macron avertit qu’elles ne doivent pas venir dans un but de « prédation ou pour créer de la dépendance ».