Guerre en Ukraine: marginalisés, les Européens se réunissent pour tenter de peser sur les négociations en cours

Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron avant la réunion de la « coalition des volontaires » au palais de l’Élysée, à Paris, le 4 septembre 2025 (image d'illustration).
Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron avant la réunion de la « coalition des volontaires » au palais de l’Élysée, à Paris, le 4 septembre 2025 (image d’illustration).AP – Ludovic Marin

Objectif affiché par les Européens : tenter de peser sur des négociations dont ils sont largement écartés depuis la présentation par les États-Unis d’un plan de paix pour l’Ukraine en 28 points, le 20 novembre. Alors que Washington mène les discussions avec Moscou et Kiev, les capitales européennes cherchent encore à faire entendre leur voix sur les garanties de sécurité réclamées par les Ukrainiens.

Depuis plusieurs semaines, les pays du Vieux Continent apparaissent en effet davantage comme des spectateurs que comme des acteurs du processus diplomatique en cours, rapporte notre correspondant à Bruxelles Jean-Jacques Héry. Ils n’ont notamment pas été associés aux échanges qui ont eu lieu depuis jeudi 4 décembre en Floride entre négociateurs ukrainiens et américains.

Lundi 8 décembre à Londres, Paris, Berlin et Londres comptent donc afficher une position commune afin de se rappeler au bon souvenir des négociateurs américains. L’idée est, selon l’Élysée, de « travailler sur une position commune euro-ukrainienne pour converger ensuite sur une base solide avec les Américains ».

Une paix jugée « très proche » par Washington

Cette réunion intervient alors que les États-Unis – qui apparaissent de moins en moins comme des alliés fiables – affirment que les discussions progressent. Dimanche 7 décembre, l’émissaire américain Keith Kellogg a ainsi assuré qu’un accord pour mettre fin à la guerre était « très proche », tout en reconnaissant que le Kremlin exigeait des modifications « radicales ».

Selon lui, deux questions demeurent : l’avenir de la région du Donbass, cœur du conflit, et celui de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus puissante d’Ukraine. « Si ces deux sujets sont réglés, le reste suivra », a-t-il assuré. Une déclaration qui « tourne en boucle » sur les téléviseurs ukrainiens, relève notre correspondant à Odessa, Théo Renaudon.

C’est dans ce contexte que Volodymyr Zelensky est attendu à Londres. S’il qualifie de « constructives » les discussions qui viennent de se tenir entre Ukrainiens et Américains en Floride, celui-ci reste cependant attentif à la position européenne, notamment sur les garanties de sécurité en cas d’accord. De son côté, l’Élysée l’affirme : il faut que « les Américains soient au clair sur les intérêts ukrainiens et les intérêts européens ».

Sur le terrain la pression ne retombe pas. En une semaine, plus de 1 600 drones d’attaque, 1 200 bombes aériennes guidées et 70 missiles russes ont visé l’Ukraine. Des infrastructures ferroviaires, énergétiques et civiles ont été touchées. Dans le sud du pays, de nombreux habitants vivent sans électricité ni chauffage, alors que les températures oscillent autour de 5 degrés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *