
Quatre juges sont visées par ces nouvelles sanctions américaines. Il y a les juges béninoises et slovènes, Reine Alapini-Gansou, et Beti Holher. Toutes deux siègent dans la chambre préliminaire qui a émis les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant en novembre 2024, rappellent notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas. Le juge français Nicolas Guillou, qui a pourtant participé à la délivrance de ces mandats d’arrêt et préside cette chambre préliminaire, n’est pas épinglé par l’administration Trump, du moins pour l’instant. Le Trésor américain délivre ses sanctions au compte-gouttes, comme pour mieux déstabiliser la CPI.
Deux autres juges, Luz del Carmen Ibanez Carranza, du Pérou, et l’Ougandaise Solomy Balungi Bossa, sont aussi visées. Cette fois pour l’enquête de la Cour sur les crimes des forces américaines en Afghanistan. Cette affaire-là est pour l’instant en sommeil. En prenant ses fonctions en 2021, Karim Khan avait annoncé qu’elle n’était pas dans ses priorités.
La décision américaine accuse la Cour « de politisation et d’abus de pouvoir ». Dans un communiqué, la CPI a dénoncé, « une tentative manifeste de porter atteinte à l’indépendance d’une institution ». En février 2025, les États-Unis avaient déjà pris des sanctions contre le procureur de la CPI Karim Khan, qui avait initié cette procédure contre l’exécutif israélien. Le procureur s’est depuis mis en retrait, car visé par une enquête pour « faute présumée ». Les sanctions gèlent les avoirs détenus aux États-Unis par les personnes visées. Au cours du premier mandat de Donald Trump, la CPI, en particulier sa procureure d’alors, Fatou Bensouda, avait déjà été la cible de sanctions américaines – levées par Joe Biden peu après son arrivée au pouvoir en 2021.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a remercié vendredi Donald Trump et son administration pour avoir imposé des sanctions contre quatre juges de la Cour pénale internationale (CPI) : « Merci au président Trump et au secrétaire d’État Rubio d’avoir imposé des sanctions contre les juges politisés de la CPI. Vous avez défendu à juste titre le droit d’Israël, des États-Unis et de toutes les démocraties à se défendre contre le terrorisme sauvage ».
Une institution à laquelle adhèrent 125 pays, mais ni Israël, ni les États-Unis. Ils ne reconnaissent pas sa capacité à poursuivre leurs ressortissants.