L’avionneur Boeing requinqué après une commande record du Qatar

Un avion gros-porteur 787 Dreamliner de l'avionneur Boeing, sur le tarmac du campus de North Charleston (Caroline du Sud), en mai 2023.
Un avion gros-porteur 787 Dreamliner de l’avionneur Boeing, sur le tarmac du campus de North Charleston (Caroline du Sud), en mai 2023. AP – Gavin McIntyre

C’est un signal fort sur le plan commercial pour l’avionneur américain, qui se redresse progressivement après plusieurs années difficiles, même s’il peine à accélérer production et livraisons. Si Boeing et ses clients divulguent très rarement le prix des appareils achetés, le contrat annoncé par Donald Trump, en visite à Doha au Qatar ce mercredi, représente vraisemblablement la plus grosse commande jamais enregistrée par l’entreprise américaine en valeur. Le contrat avec Qatar Airways concerne des gros porteurs 787 Dreamliner et 777X

« C’est la plus importante commande d’avion dans l’histoire de Boeing », a assuré Donald Trump, précisant qu’elle représentait « plus de 200 milliards de dollars pour 160 avions, c’est fantastique, c’est un record ». Le communiqué de la Maison Blanche, lui, évoque 210 avions pour une valeur de 96 milliards de dollars. L’écart entre le chiffre communiqué par le président des États-Unis et la Maison Blanche pourrait s’expliquer par la différence entre des commandes fermes (160) et les options (50). Qatar Airways a indiqué s’être engagé définitivement sur 130 modèles Dreamliner et 30 modèles 777X.

Le prix catalogue d’un 787 Dreamliner est d’environ 250 millions de dollars et celui d’un 777X aux alentours de 440 millions, soit un total inférieur aux chiffres communiqués dans tous les cas de figure, la ventilation entre les deux modèles n’ayant pas été annoncée. Le 777X n’a pas encore reçu sa certification par l’Agence américaine de l’aviation civile (FAA). Il est en phase de tests et le groupe aéronautique table sur une première livraison en 2026.

De bonnes nouvelles pour Boeing après des dernières années difficiles

La commande qatarienne « représente beaucoup d’avions », réagit à l’AFP Nicolas Owens, analyste de Morningstar, « mais si vous commandez un avion aujourd’hui, vous ne le recevrez pas avant au moins cinq ans. » Il insiste : « C’est une bonne nouvelle, mais Boeing ne va rien gagner sur ces avions avant longtemps. » Pour l’avionneur, ce contrat pharaonique avec Qatar Airways est tout de même une belle éclaircie après les déboires de ces dernières années.

Boeing s’était ainsi vu contraint de ralentir la production 737 MAX début 2024 après un incident en vol. Plusieurs problèmes majeurs sur ce modèle – portes qui se détachent en plein vol, défauts sur le fuselage, crashs mortels – ont sérieusement mis à mal la réputation et l’équilibre de l’entreprise. La séquence a mené au départ, fin 2024, du directeur général Dave Calhoun, remplacé par Kelly Ortberg. Boeing a également souffert d’une grève de plus de 50 jours qui a bloqué deux usines cruciales entre mi-septembre et début novembre l’année dernière.

En ce printemps 2025, les perspectives se veulent plus sereines. L’annonce de Donald Trump a provoqué un sursaut du titre à la Bourse de New York. Et quelques heures avant la très grosse commande de Qatar Airways, Boeing a appris que la Chine autorisait la reprise des livraisons aux clients chinois, lesquelles avaient été suspendues mi-avril en réponse aux droits de douane imposés par le président américain.

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