
Avec notre correspondant à Damas, Mohamed Errami
C’est un projet inédit depuis le début de la guerre civile : la Syrie va doubler sa capacité électrique, aujourd’hui estimée à environ 5 000 mégawatts – assez pour répondre à près de la moitié des demandes d’électricité du pays.
Jeudi 29 mai, au palais présidentiel de Damas, un accord a été signé entre le ministère syrien de l’Énergie et quatre grandes entreprises étrangères, dont la qatari UCC Holding, la turque Cengiz Enerji, et Power International USA. Un signal fort dans un pays où l’électricité publique n’est disponible que 2 à 3 heures par jour, dans la plupart des régions.
Le projet, baptisé Syria Power Revival Initiative, prévoit le déploiement de centrales à gaz et solaires. Il s’inscrit dans le processus de reconstruction après 14 années de conflit qui ont ravagé les infrastructures. Les anciens approvisionnements en pétrole iranien sont désormais à l’arrêt, et depuis mars, c’est le Qatar qui fournit provisoirement du gaz à la centrale principale de Damas
Dans la rue, les habitants oscillent entre espoir et scepticisme. « On veut y croire, mais il faudra voir si ça change vraiment quelque chose », nous dit Mayssoun, une habitante de la capitale, qui vit avec moins de 3 heures d’électricité par jour.
Côté gouvernement, le président Ahmed al-Charaa s’est engagé à rétablir un service continu d’ici à deux ans. Un chantier colossal… et une promesse très attendue.