Colère des agriculteurs polonais: Varsovie ouvre une enquête après la destruction de céréales ukrainiennes

La tension est montée d’un cran à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine dimanche 11 février. Alors que les agriculteurs polonais manifestent dans tout le pays contre les importations ukrainiennes qu’ils perçoivent comme déloyales et le Pacte vert européen, ils ont cette fois renversé la cargaison d’un camion ukrainien pour démontrer leur colère. Des images partagées sur les réseaux sociaux montrent des tas de céréales, parfois recouverts d’un drapeau de l’UE, au milieu d’une route.

Cette action inédite a suscité de vives réactions en Ukraine, pays à forte tradition agricole confronté depuis deux ans à l’invasion russe. « La détérioration des céréales ukrainiennes à la frontière polonaise est inacceptable », a fustigé sur X (ex-Twitter) le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba. Le ministère ukrainien de la Politique agraire a lui déclaré dans un communiqué « dénoncer fermement » la « destruction délibérée » de céréales qui « n’a rien à voir avec des protestations pacifiques ». « Nous suivons de près l’enquête sur cet incident et espérons que les auteurs seront rapidement identifiés et punis », a-t-il ajouté.

Le parquet polonais a lui annoncé ce lundi avoir « ouvert une enquête ». Le parquet de Lublin a précisé que les responsables de l’incident pouvaient risquer jusqu’à « cinq ans de prison ».

La Pologne compte parmi les plus grands soutiens de l’Ukraine depuis l’invasion russe, mais les frictions liées à l’interdiction unilatérale des importations de céréales par Varsovie ont entamé les relations entre les alliés. Ces derniers jours, les autorités polonaises ont évoqué la possibilité d’imposer de nouvelles interdictions d’importation de produits agricoles ukrainiens pour protéger leurs agriculteurs. La Pologne avait interdit les importations de céréales ukrainiennes sous le précédent gouvernement nationaliste du PiS, mais a maintenu cette interdiction après l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle coalition pro-UE en octobre 2023.

La Commission européenne a indiqué ce lundi « continuer » à chercher des « solutions » qui permettraient de préserver « un soutien économique maximal à l’Ukraine », ravagée par deux ans de guerre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *