C’est la 23ᵉ attaque contre des navires de la compagnie danoise Maersk en un peu plus d’un mois. Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, les Houthis ont multiplié les hostilités, affichant leur soutien aux Palestiniens de Gaza.
Attaqué ce dimanche, l’équipage du Maersk Hangzhou, porte-conteneurs battant pavillon de Singapour, a lancé un appel de détresse. Des hélicoptères et des navires de guerre américains y ont répondu, coulant trois vedettes des assaillants tandis que le quatrième a pris la fuite. Quatre rescapés seraient arrivés à Hodeida.
Selon un communiqué du commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), c’est après des nouveaux tirs houthis visant les hélicoptères américains que ces derniers « ont riposté en état de légitime défense, coulant trois des quatre petits navires, et tuant les équipages », la quatrième embarcation quittant la zone.
Yahya Sarieh, porte-parole des forces armées des Houthis, a confirmé que dix combattants yéménites ont été tués. « Nous exhortons à ne jamais participer à ce comportement américain dangereux, car cela aurait des conséquences négatives qui pourraient affecter tout le monde », prévient-il.
C’est la première frappe meurtrière contre les Houthis depuis la mise en place d’une force maritime sous la houlette des États-Unis en mer Rouge, il y a une semaine. Et ce n’est probablement pas la dernière.
L’armée de l’air britannique, selon le journal Haaretz, se prépare elle-même à frapper des cibles des rebelles houthis en coopération avec les États-Unis, a-t-on appris ce dimanche.
Il est éventuellement question d’un autre pays européen, et l’information émane du quotidien britannique Times, selon lequel les cibles planifiées se situent en mer Rouge ou sur le territoire yéménite lui-même. Les États-Unis et le Royaume-Uni s’apprêteraient à avertir les rebelles yéménites, exigeant des Houthis qu’ils cessent immédiatement leurs attaques en mer.
« Nous ne cherchons pas un conflit plus large dans la région et nous ne cherchons pas un conflit avec les Houthis », tente de déminer John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis.
De son côté, sur le réseau social X, à Londres, le ministre britannique des Affaires étrangères confie avoir parlé à son homologue iranien. « J’ai clairement indiqué que l’Iran partage la responsabilité de la prévention de ces attaques, compte tenu de son soutien de longue date aux Houthis », écrit-il.
Tous les membres de l’équipage de Maersk sont sortis indemnes des hostilités de ce dimanche. Aucun dommage n’a été enregistré sur le porte-conteneurs.
Mais il s’agit de la deuxième attaque rapportée contre ce bateau en l’espace de 24 heures. Il avait déjà été la cible de missiles samedi sur ce passage vital entre l’Asie et l’Europe. Un destroyer américain, l’USS Gravely, avait alors abattu deux missiles balistiques anti-navires tirés depuis le Yémen, selon le Centcom.
Désormais, les principales compagnies évitent le canal de Suez. Pour rappel, 12% du commerce maritime mondial passe par cet axe maritime majeur.
Le géant danois du transport maritime a lui-même annoncé la suspension pendant 48 heures du transit de sa flotte par le détroit. Ses navires venaient juste de retourner sur zone, à l’instar de ceux de l’armateur français CMA-CGM, rassuré par le déploiement de la force navale multinationale.