Il aura fallu la médiation de l’Union européenne pour qu’enfin les deux grands partis espagnols se mettent d’accord sur une nécessité impérieuse : le renouvellement des 20 membres du Conseil Général du Pouvoir Judiciaire, sorte de gouvernement des juges.
Pedro Sánchez et Alberto Núñez Feijóo sont parvenus à un point d’entente : le souhait que la Commission européenne joue à la fois le rôle de médiateur et de vérificateur de ce renouvellement. Motif : les deux leaders n’ont plus confiance l’un en l’autre.
Cela fait cinq ans que le Parti populaire bloque la rénovation de ce Conseil de la Magistrature, pour plusieurs motifs officiels, mais en réalité pour garder le contrôle sur une magistrature majoritairement conservatrice.
Mais, la situation est devenue intenable : le Conseil général du pouvoir judiciaire est le seul à pouvoir renouveler à son tour le Tribunal suprême et le tribunal constitutionnels, qui se retrouvent avec une trentaine de postes vacants et qui sont débordées par des questions cruciales comme l’euthanasie, la loi sur le consentement sexuel ou encore la loi d’amnistie pour des dizaines de leaders séparatistes catalans.
On saura d’ici peu si Bruxelles confirme sa disposition à arbitrer cette négociation sensible.