Une décision « injuste », s’agace Christian Estrosi. Pour le maire de Nice, pavoiser les drapeaux israéliens était un soutien aux otages détenus par le Hamas et pas au gouvernement de Benyamin Netanyahu. Le tribunal administratif de Nice en a jugé autrement, tout comme celui de Besançon, qui a sommé la maire écologiste de la ville de retirer les drapeaux palestiniens affichés. Dans les deux cas, la justice dénonce « une atteinte à la neutralité des services publics » et s’aligne sur la position du ministère de l’Intérieur.
Contacté, celui-ci a confirmé qu’il demande désormais aux préfets de région de désormais « systématiquement intervenir » et de saisir la justice en cas de refus des édiles. Sauf que cette consigne ne concerne pas tous les drapeaux étrangers, s’étonne le député Insoumis Éric Coquerel. De nombreuses mairies affichent ainsi le drapeau ukrainien, certaines le tibétain. « Il y a une forme de géométrie variable », déplore l’élu de Seine-Saint-Denis où plusieurs mairies ont été rappelées à l’ordre.
Des drapeaux qui pourraient être hissés pour de brèves occasions
Les partis de gauche contestent en revanche toute capacité d’influence sur le gouvernement après avoir été accusés par Christian Estrosi d’avoir fait pression pour faire retirer les drapeaux israéliens. « C’est juste que ça devenait trop gros de viser seulement le soutien aux Palestiniens comme depuis quelques mois », affirme ainsi un élu écologiste, Éric Coquerel y voyant de son côté une forme d’équilibrage. Mais les polémiques pourraient se poursuivre, certaines mairies envisageant de hisser de nouveau des drapeaux israéliens ou palestiniens, mais pour de brèves occasions, comme une visite d’une délégation ou une commémoration.
Le sujet du pavoisement des drapeaux ne fait pas polémique qu’en France. Aux États-Unis, de vives controverses ont éclaté après qu’un drapeau palestinien a été accroché sur les mairies de Providence (Rhode Island) et Hoboken (New Jersey). À Anvers, en Belgique, le drapeau israélien qui était pavoisé aux côtés de ceux de plusieurs pays européens sur le fronton de la mairie, a lui été dérobé cette semaine. Des manifestants avaient quelques heures plus tôt accroché deux drapeaux palestiniens à ses côtés.