
Friedrich Merz a parlé près d’une heure face aux parlementaires, et la majeure partie de son discours a été consacrée à la politique étrangère, rapporte notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut. Le nouveau chancelier a insisté notamment sur la nécessité de renforcer l’Europe qui « attend » l’Allemagne, en évoquant des initiatives franco-allemandes et en soulignant le « nouveau départ » dans les relations entre Berlin et Paris.
Friedrich Merz a, sans surprise, affiché un soutien résolu à l’Ukraine, en guerre avec la Russie depuis plus de trois ans et le début de l’invasion de son territoire. Une paix est nécessaire, mais celle-ci ne doit pas être « dictée à l’Ukraine contre sa volonté ». Le successeur d’Olaf Scholz à la chancellerie a également prévenu : Moscou ne se contentera pas d’une victoire sur Kiev ou de l’annexion d’une partie du pays. Face à la menace russe et au désengagement américain, l’Allemagne doit se réarmer.
« L’Allemagne peut redevenir une locomotive »
« La force repousse les agresseurs, la faiblesse invite à l’agression », a résumé Friedrich Merz. « À l’avenir, le gouvernement fédéral allemand fournira toutes les ressources financières nécessaires à la Bundeswehr pour devenir l’armée conventionnelle la plus puissante d’Europe. Cela est approprié pour le pays le plus peuplé et le plus puissant économiquement d’Europe. Nos amis et partenaires l’attendent également de nous ; en fait, ils l’exigent pratiquement », a-t-il insisté.
Cette force sur la scène internationale va de pair avec une vigueur économique retrouvée de l’Allemagne en récession et confrontée à une crise de son modèle. Friedrich Merz, qui prévoit des réformes selon le contrat de coalition conclu entre chrétiens et sociaux-démocrates, a affirmé : « L’Allemagne peut redevenir une locomotive économique que le monde admire. » Le chancelier a promis à ses électeurs impatients, alors que sa popularité reste faible : « Je veux que vous puissiez sentir d’ici l’été que la situation s’améliore. »