« Pourquoi renouveler mon visa maintenant ? Pour pouvoir voir mes enfants une à deux fois par an. » Elizabeth, comme beaucoup de mères vénézuéliennes, vit séparées de ses enfants, déjà adultes, qui ont demandé l’asile aux États-Unis. Face à la crise, depuis 15 ans, environ huit millions de personnes ont quitté le Venezuela. « Kim est partie… ça va faire 12 ans. Et Karen, ça va bientôt faire huit ans. »
Jusqu’à présent, la cinquantenaire avait un visa valide. Expirée en octobre, elle est en processus de renouvellement. Tous les papiers ont été envoyés à Bogota en Colombie, l’ambassade américaine la plus proche. Il ne lui manque plus qu’un entretien au consulat, mais avec le « travel ban », ses plans pourraient bien tomber à l’eau. « J’ai mon entretien le 14 janvier de 2026, si Dieu le permet. Et si ça ne marche pas, je ne sais pas. Moi, je crois en Dieu ! Mais je le répète, je veux juste voir mes enfants. »
Ses enfants ne peuvent pas rentrer au Venezuela, car en cas de demande d’asile, il est logiquement impossible de rentrer dans son pays d’origine. Ils sont plus de 800 000 Vénézuéliens, comme Karen et Kim les enfants d’Elizabeth, à vivre aux États-Unis. Soit 800 000 personnes qui ne pourront vraisemblablement pas recevoir leur famille dans les prochaines années.