Togo: Faure Gnassingbé prête serment comme président du Conseil

Le président togolais Faure Gnassingbé, président du Conseil, selon la nouvelle Constitution.
Le président togolais Faure Gnassingbé, président du Conseil, selon la nouvelle Constitution. © LUDOVIC MARIN/AFP

La main droite levée devant un pupitre sur lequel est posé le livre de la Constitution et devant les sept membres de la Cour constitutionnelle, Faure Gnassingbé, qui fêtera ses 59 ans le mois prochain, prononce la formule du serment de l’article 47 de la Constitution. Le nouveau président du Conseil venait d’être désigné, un peu plus tôt, à l’Assemblée nationale. « Non seulement cette investiture marque l’entrée en fonction du président du Conseil, mais elle fait entrer définitivement notre pays dans l’arche sainte des démocraties parlementaires », a déclaré le président de la Cour, Djobo Babakane Coulibaley.

À l’extérieur, devant la présidence, des partisans du pouvoir ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Tous pour un Togo fort » ou encore « Le Togo est fort avec Faure ». Cette cérémonie de prestation de serment s’est terminée par un défilé militaire et 21 coups de canon. Faure Gnassingbé, dont le quatrième mandat devait prendre fin ce samedi 3 mai, occupe désormais la plus haute fonction du pouvoir exécutif du Togo. Il est également chef suprême des armées.

« Forfaiture »

Pour ceux qui, dans l’opposition et au sein de la société civile sont toujours vent debout contre la nouvelle Constitution, il s’agit en revanche d’« une confiscation du pouvoir […] au mépris de la souveraineté du peuple » et d’un moyen pour Faure Gnassingbé – qui n’avait plus la possibilité que de se représenter une seule fois pour un mandat de cinq ans – de rester à la tête de l’État sans limitation de temps. Au pouvoir depuis 20 ans, celui-ci avait succédé à son père, Gnassingbé Eyadema – qui a lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans – en 2005, à l’issue d’une élection marquée par des violences qui avaient 500 morts selon les Nations unies.

« Faure Gnassingbé a planifié cette affaire depuis longtemps : il en est le chef d’orchestre, c’est une vraie comédie […]. Mais il nous trouvera sur son chemin : depuis que nous avons appris cette forfaiture, nous avons dit que nous ne l’accepterons jamais et nous sommes en train de nous organiser », affirme ainsi Paul Dodji Apévon, le président des Forces démocratiques pour la République (FDR), avant de poursuivre : « La contestation est en train de prendre de l’ampleur et il le sait : ça gronde au Togo, non seulement dans l’opposition, mais aussi dans son propre camp […] ».

Ce samedi après-midi, députés et sénateurs se sont également réunis en congrès pour élire le nouveau président de la République pour un mandat de quatre ans, une fonction désormais honorifique qui revient à l’ancien ministre du Commerce Jean-Lucien Kouassi Savi de Tové, âgé de 86 ans. Le pays achève ainsi sa transition vers un régime parlementaire qui supprime l’élection présidentielle au suffrage universel direct, ce que les tenants du pouvoir togolais considèrent comme un moyen de renforcer la démocratie.

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