
« Beaucoup de dirigeants ont tenté de mettre fin à la guerre, sans succès, jusqu’à maintenant, grâce à TRUMP », a claironné le président américain jeudi soir sur son réseau Truth Social. Il a précisé qu’une « cérémonie de signature de la paix », sera organisée lors de ce « sommet historique » avec la participation du président azerbaïdjanais Ilham Aliev et du Premier ministre arménien Nikol Pachinian, pour mettre fin au conflit territorial entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan au Karabagh.
Donald Trump accueillera dans un premier temps les deux dirigeants de manière séparée à Washington, et signera avec chacun un accord bilatéral entre les États-Unis et leur pays, avant la signature à 16h15 (20h15 TU) de l’accord tripartite. Selon la chaîne CBS, le texte octroie aux États-Unis des droits d’aménagement d’un corridor de 43 km en territoire arménien, qui sera appelé « Voie Trump pour la paix et la prospérité internationales », ou TRIPP.
Erevan a confirmé que le Premier ministre arménien aurait un entretien avec le président américain, « afin de renforcer le partenariat stratégique entre l’Arménie et les États-Unis ». Le gouvernement arménien a ajouté qu’une « réunion tripartite […] avec Donald Trump et le président azerbaïdjanais (aurait) également lieu pour contribuer à la paix, l’épanouissement et la coopération économique dans la région ». La dernière rencontre entre Nikol Pachinian et Ilham Aliev, le 10 juillet à Abou Dhabi, n’avait abouti à aucun progrès tangible.
Des décennies de conflit
Le Karabakh est reconnu internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan, mais a été contrôlé pendant trois décennies par des séparatistes arméniens après une guerre qu’ils avaient remportée à la dislocation de l’URSS. Ce qui avait provoqué l’exode de la quasi-totalité des Azéris y habitant. Bakou a repris partiellement cette enclave lors d’une nouvelle guerre à l’automne 2020, puis entièrement lors d’une offensive éclair en septembre 2023, provoquant à son tour la fuite de plus de 100 000 Arméniens du Karabakh.
Soucieux de dépasser le conflit, Bakou et Erevan se sont mis d’accord en mars sur le texte d’un traité de paix, salué par certains comme un possible tournant dans leurs relations. Mais Bakou, victorieux, exige que l’Arménie modifie d’abord sa Constitution pour renoncer officiellement à toute revendication territoriale sur le Karabakh. Une mesure qui romprait ses liens avec cette région considérée par des Arméniens comme leur patrie ancestrale.
Le Premier ministre Nikol Pachinian s’est déclaré prêt à s’y conformer dans l’intérêt d’une paix durable, annonçant son intention d’organiser un référendum constitutionnel en 2027. Mais le traumatisme de la perte du Karabakh, appelé Artsakh en arménien, continue de diviser son pays.
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L’occasion pour l’administration Trump de pousser son nom pour le prix Nobel de la paix
« Il est plus que temps que Donald Trump reçoive le prix Nobel de la paix », avait lancé sa porte-parole, Karoline Leavitt, le 31 juillet pendant son point-presse de routine, suscitant des réactions mi-incrédules mi-ironiques des opposants au dirigeant républicain.
Elle a estimé que, depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, le président américain avait présidé à la conclusion « d’un cessez-le-feu ou accord de paix par mois », donnant pour exemples ses médiations entre l’Inde et le Pakistan, le Cambodge et la Thaïlande, l’Égypte et l’Ethiopie, le Rwanda et la République démocratique du Congo, la Serbie et le Kosovo… La liste des candidats n’est pas rendue publique par le comité norvégien qui décerne la distinction, mais Israël, le Cambodge et le Pakistan ont récemment annoncé avoir nominé Donald Trump.