
En France, les très grands excès de vitesse figurent parmi les infractions les plus meurtrières : ils réduisent le temps de réaction et allongent considérablement les distances de freinage. « Cette réglementation, qui se durcit, a un premier objectif qui est d’envoyer un signal fort à des personnes qui ont tendance à avoir un comportement déviant », explique Pierre Lagache, vice-président de la Ligue contre la violence routière.
Pour lui, le texte cherche un équilibre entre sanction et dissuasion. « La question des trois mois de prison, il est fort probable que cette mesure ne soit pas appliquée dans de grandes proportions, mais elle a le mérite de fixer le curseur au bon endroit – par rapport à la gravité du comportement–, qui consiste à être dans un excès de vitesse à plus de 50 kilomètres/heure ».
Des sanctions jugées insuffisantes par certains
D’autres acteurs estiment que la mesure « rate son but ». Antoine Régley, avocat de victimes de la route, estime que « les choses ne vont pas vraiment changer. La perte de points, ça sera toujours six points. Les suspensions du permis elles existeront demain ». « Ce n’est pas les trois mois d’emprisonnement – dont chacun sait que personne ne les fera jamais – qui vont faire peur à grand monde ». « On vous confisque le véhicule en cas de culpabilité, ça pourra au moins faire peur aux plus jeunes qui voient une vraie sanction, bien plus qu’une peine d’emprisonnement qu’ils savent ne pas devoir faire », plaide-t-il.
Selon le ministère de l’Intérieur, les grands excès de vitesse ont augmenté de 69 % de 2017 à 2024. Une progression qui peut s’expliquer autant par une recrudescence des comportements dangereux que par un renforcement des contrôles routiers.