Guinée: Mamadi Doumbouya élu président dès le premier tour, selon les résultats provisoires

La Directrice générale des élections, Djenabou Toure, annonce les résultats provisoires de la présidentielle en Guinée, donnant 86,72% des voix à Mamadi Doumbouya, qui serait donc élu dès le premier tour. Ici, à Conakry, le 30 décembre 2025.
La Directrice générale des élections, Djenabou Toure, annonce les résultats provisoires de la présidentielle en Guinée, donnant 86,72% des voix à Mamadi Doumbouya, qui serait donc élu dès le premier tour. Ici, à Conakry, le 30 décembre 2025.© PATRICK MEINHARDT / AFP

C’est dans le calme que Conakry a accueilli l’annonce des résultats, ce 30 décembre vers 23h. Pas de concert de klaxons, pas de manifestation spontanée, les habitants de la capitale de la Guinée sont restés à la maison. Les rues étaient vides comme elles le sont habituellement à cette heure un soir de semaine. Seuls quelques dizaines de partisans de Mamadi Doumbouya sont brièvement sortis célébrer sa victoire.

Quatre candidats avaient déjà reconnu leur défaite et félicité Mamadi Doumbouya au moment de l’annonce des résultats, mais pas Abdoulaye Yéro Baldé ni Faya Millimouno, arrivés respectivement deuxième avec 6,59 % et troisième avec 2,04 % des voix. Le taux de participation officiel, lui, se situe finalement à 80,95 %, un peu plus bas que les 85 % initialement annoncés. Ces résultats doivent désormais être validés par la Cour suprême

On arrive donc à la fin d’un processus électoral marqué par l’absence des poids lourds de l’opposition, tous en exil. Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) Cellou Dalein Diallo avait même dénoncé une « mascarade électorale » et appelé ses militants à rester chez eux. Dans leurs déclarations finales, les missions d’observation de l’Union africaine et de la Cédéao ont relevé l’absence des principaux partis d’opposition, tout en félicitant les autorités guinéennes pour la bonne organisation du scrutin. Quatre ans après avoir suspendu la Guinée à cause du coup d’État, ces deux organisations devraient désormais la réintégrer pleinement.

« Irrégularités, enlèvements et disparitions » dénoncés

Dans sa déclaration de fin de mission, l’Union africaine a aussi appelé les autorités guinéennes à « lutter plus efficacement contre le phénomène des enlèvements et disparitions de personnes », et à « élucider le sort des victimes », car, selon elle, cela « mine la confiance des citoyens ». Plusieurs voix critiques ont en effet disparu au cours de cette transition, qui touche désormais à sa fin.

Le Bloc Libéral, formation politique du candidat Faya Millimono, affirme que durant la campagne, au moins treize de ses responsables ont été emprisonnés ou menacés, dont l’enlèvement au début du mois d’un directeur de campagne adjoint, toujours porté disparu. Oumar Sanoh, le président du Bloc Libéral, explique également détenir des éléments démontrant des fraudes pendant le scrutin.

Nous avons une commission technique composée de plus de 400 jeunes qui collectaient les irrégularités qui se passaient sur le terrain. Il y a une vidéo qui circule qui montre clairement des fraudes pendant le scrutin.

Les principales figures politiques du pays sont en exil ou en prison, et ont donc été empêchées de concourir. Parmi les huit challengers autorisés, le Bloc Libéral est l’un des derniers partis d’opposition toujours actif dans le pays. Le BL dénonce « des pratiques frauduleuses » et « de graves irrégularités » durant le scrutin.

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