France: les syndicats encore peu enclins à rejoindre le mouvement «Bloquons tout» du 10 septembre

Face au mouvement citoyen du 10 septembre, les confédérations syndicales restent globalement prudentes, même si elles sont de plus en plus incitées par leurs bases à prendre position. Ici, des drapeaux de la CGT lors d'une manifestation le 19 janvier 2023. (Image d'illustration)
Face au mouvement citoyen du 10 septembre, les confédérations syndicales restent globalement prudentes, même si elles sont de plus en plus incitées par leurs bases à prendre position. Ici, des drapeaux de la CGT lors d’une manifestation le 19 janvier 2023. (Image d’illustration) REUTERS – ERIC GAILLARD

L’appel au blocage du 10 septembre est « un mouvement encore totalement nébuleux, et sur les modes d’action et sur les revendications », affirme Sophie Binet. La secrétaire générale du syndicat salue « la multiplication des initiatives de mobilisation », qui « montre la volonté d’action et la grande colère sociale », mais la CGT reste « très vigilante sur les tentatives de noyautage et d’instrumentalisation de l’extrême droite qui, à certains endroits, essaye de développer des discours anti syndicaux » ou de la diriger contre « les immigrés ».

La CGT n’est pas la seule à prendre ses distances vis-à-vis de cette initiative née spontanément sur les réseaux sociaux, qui appelle pêle-mêle à couper les réseaux, le téléphone, l’électricité ou à ne plus utiliser sa carte bancaire le 10 septembre 2025 en France.

Ce mouvement lancé hors des centrales syndicales a pris de l’ampleur après la présentation par le Premier ministre, mi-juillet, de mesures d’économies drastiques. Celles-ci prévoient notamment la suppression de deux jours fériés, une nouvelle réforme de l’assurance-chômage, la monétisation de la cinquième semaine de congés payés ou le gel des pensions et prestations sociales.

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Chez Force ouvrière aussi, la prudence est de mise. Si certains sont d’accord sur certaines revendications contre l’austérité et le plan d’économie drastique présenté par François Bayrou, il y a de la méfiance concernant des dérives xénophobes exprimées dans certains messages et vis-à-vis de la récupération du mouvement par le Rassemblement national.

Les syndicalistes scrutent également de près ce nouveau mouvement citoyen, allant jusqu’à infiltrer leurs groupes Facebook et boucles sur les messageries diverses.

Une intersyndicale prévue pour « définir les modalités d’actions »

La CGT et Solidaires doivent se réunir cette semaine pour décider d’une prise de position. Une intersyndicale est convoquée pour le 1er septembre afin de « définir les modalités d’actions ».

La prise de position de la France insoumise (LFI), tout comme sa présence lors des cortèges du 1er mai, met mal à l’aise les confédérations. Celles-ci craignent que LFI ne s’accapare le mouvement social et aimeraient éviter un acte deux des « Gilets jaunes » après un premier acte en 2018.

Vendredi 22 août, le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a également appelé à la « grève générale » lors du mouvement du 10 septembre, espérant qu’il aide à faire chuter le gouvernement de François Bayrou.

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